Depuis plus de deux décennies, je fais un exercice avec presque toutes les organisations qui m’invitent à présenter une conférence auprès de leur personnel et des gestionnaires. La conclusion détermine de façon étonnante et éloquente votre plus grand facteur de réussite.
Peut-être que nous avons fait l’exercice ensemble. D’emblée, je vous pose la question : « Selon vous, quels sont les critères du candidat.e idéal.e pour réussir dans votre rôle au sein de votre organisation, que vous soyez scientifique, conseiller, agent, gestionnaire, peu importe ? »
Nous finissions par obtenir une liste de 20-25 critères que le groupe a identifiée. Cette liste pourrait ressembler à ceci : fiable, polyvalent, écoute, travaillant, ambitieux, empathique, positif, initiative, s’adapte changements, ponctuel, compétent, esprit d’équipe, habiletés communication, sens humour, ouvert, respectueux, résilient, autonome, disponible, responsable, énergie, maitrise langue.
LE TRIANGLE D’HARVARD
Dans les années 60, des chercheurs de l’université se sont posé la question : « Qu’est-ce qui fait qu’un être humain va réussir dans sa vie, dans sa carrière ? ». L’étude a révélé qu’à la base, ça prenait des connaissances, conjuguées du savoir et de nos expériences.Venait ensuite le savoir-faire, c’est-à-dire de mettre le savoir en action, grâce à de la formation, des évaluations, du coaching, et des milliers d’heures, bien sûr.Le dernier côté du triangle, c’était le savoir-être, communément nommé «attitudes». Appelons-le «caractère». Par exemple, le fait d’être ponctuel, respectueux, ouvert au changement, etc. Il s’agit ici de critères qu’on ne peut exhiber grâce à plus de connaissances (savoir) ou davantage de formation (savoir-faire). Il s’agit de ce que nous sommes. Ou de ce que nous choisissons de devenir.
Depuis notre enfance, les membres de notre famille nous ont répété que nous avons hérité de tel ou tel trait de caractère de notre mère, père ou même grands-parents. Il s’agit davantage d’attitudes et de comportements acquis suite à la modélisation dont nous forcés d’être témoin durant deux décennies. Quoiqu’il en soit, la croyance renforcée que ces attitudes sont figées en nous et délogeables est fausse.UN TRAIT DE CARACTÈRE, ÇA SE CHANGEAu cours des deux dernières décennies, une des plus grandes découvertes scientifiques en matière de développement de soi concerne celle du Dr Martin E. P. Seligman, «Character Strengths and Virtues, publié par la American Psychological Association».
En effet, le constat des recherches sur les forces de caractère de Martin Seligman et son équipe de chercheurs est fabuleux : un trait de caractère, ça se change.
Peu importe notre rôle dans l’organisation, nous avons besoin des connaissances à la base (savoir), en plus des compétences (savoir-faire).
Mais plus que tout, ce qui fera la plus grande différence dans vos rôles professionnels et personnels est vos attitudes, votre caractère (savoir-être).Tout comme les connaissances et les compétences, les traits de caractère peuvent se développer.
Par exemple, si je suis 7/10 sur la ponctualité, est-ce que je suis capable d’augmenter ça à 7.5, à 8, à 8.5, etc.? Bien sûr!Durant l’exercice qu’on fait ensemble en conférence, nous revenons sur la liste des critères que vous avez donnés au début. De là, je vous pose la question : « Où vont ces critères sur le triangle?»
En vous basant sur votre propre liste mentale ou à partir des exemples évoqués au début du texte, vous pouvez imaginer la réponse. Effectivement, la grande majorité des critères identifiés se retrouveront sous la rubrique «caractère». C’est souvent plus de neuf réponses sur dix, mais de façon conservatrice, utilisons 85%.
CE QUE VOUS ÊTES OU CE QUE VOUS CHOISISSEZ DE DEVENIR
Imaginons ici l’immensité de la chose. Votre plus grand facteur de réussite, c’est ce que vous êtes où ce que vous choisissez de devenir, c’est-à-dire, votre caractère, vos attitudes, votre façon d’être. Et ça, ça se change. Ce constat est énorme.
RECRUTER EN CONSÉQUENCE
Je termine avec un exemple. Prenons Émilie, 23-24 ans, qui vient de terminer ses études, qui arrive chez vous. Elle n’a pas autant de compétences que vous dans le domaine. Vous avez peut-être 30 ans d’expérience, en plus de ne pas avoir accumulé toutes les formations auxquelles vous avez assisté sur le métier. Donc, elle peut être intimidée face à des gens qui ont justement plus d’expérience qu’elle, plus de compétences qu’elle.
Mais si Émilie choisit de mettre son accent sur la partie du caractère, c’est-à-dire du savoir-être, et qu’elle décide de passer, sur certains des éléments qu’on a partagés, à un 7.5 sur 10 car la moyenne c’est 7 – l’ouverture d’esprit, s’adapter aux changements, attitude positive. Bien sûr, sachant que cette section du triangle vaut 85% de la recette, Émilie va prendre le devant sur ces collègues qui ont plus de savoir et de savoir-faire qu’elle au départ.
Oui, avoir les bonnes les connaissances ou être diplômé en la matière est important. C’est également important d’avoir les compétences adéquates. Mais ce qui fait la grande différence, c’est la personne que vous êtes ou que vous choisissez de devenir. Voilà votre plus grand facteur de réussite.
Marc AndréPour en savoir plus sur les conférences et formations, contactez-nous!Crédit photo: Danny Trujillo
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